Transat Jacques Vabre
La belle Transat de Nicolas Lunven et Eric Péron

Nicolas Lunven : « L'ambiance a été formidable à bord de Generali. Nous avons vécu de grands moments de mer. Nous terminons finalement à la cinquième place. Il y a évidemment une pointe de déception car nous avons longtemps été en tête de cette Transat AG2R La Mondiale. Mais nous sommes contents de notre manière de naviguer. Nous ne nous sommes jamais reposés sur nos lauriers. Nous avons continuellement été à la manœuvre. Nous avons, tout simplement, pas tiré le bon numéro à la loterie car, sur le papier, notre stratégie était bonne. Nous avons décidé au passage des Canaries de ne pas plonger, comme Fabien et Yoann, au Sud. Nous ne voulions pas être trop extrêmes et nous attendions une petite bascule favorable un peu à l'Ouest qui n'est jamais venue. Dès La Palma, les routages nous prédisaient, en approche des Antilles, une dépression qui partait du golfe du Mexique et qui allait perturber les Alizés. Nous n'avons pas cru en la météo à si long terme. Ce phénomène était pourtant bien présent et les sudistes ont touché plus de pression. C'est rageant. Pour autant, nous avons navigué comme on voulait. A l'arrivée, ce petit décalage de 20 milles aux Canaries avec Gwénolé et Paul s'est transformé en 40 milles. Bravo à eux, ils ont vraiment bien navigué en étant toujours aux avant-postes. Je remercie Eric d'avoir vécu cette aventure avec moi. Nous avons été totalement sur la même longueur d'onde. Merci aussi à Generali qui me soutient avec force. »
Non loin de la victoire
Nicolas Lunven, vannetais, vainqueur de la Solitaire du Figaro 2009, coureur au large émérite, et Eric Péron, bigouden, touche à tout, deuxième de la dernière édition avec Erwan Tabarly, surfer de haut niveau, auront été combatifs jusqu'au passage de la ligne d'arrivée.
Ils auront été jusqu'au bout d'eux même afin de proposer une prestation de haut niveau à leurs supporters et aux observateurs avisés de la course au large. Cinquièmes au final, le duo de navigateurs Generali « n'a pas à rougir » de sa traversée entre la Bretagne et les Antilles et démontre l'étendu de son talent.
Tout avait bien commencé pour le tandem de copains avec un passage de la bouée de dégagement, première marque de parcours, le 6 avril, à Concarneau en tête. Et puis dès le franchissement du redoutable golfe de Gascogne, au près, dans des conditions de vent fort et une mer chaotique, Nicolas et Eric jouaient parmi les meilleurs, toujours dans le top 3. Au passage du Cap Finisterre, ils décidaient de contourner, par l'Ouest, le DST, dispositif de séparation de trafic, et sans trop d'encombres, pointaient à sa sortie en deuxième place malgré les attaques répétées des partisans d'une trajectoire le long des côtes espagnoles.
Bien dans son épreuve, prise de quart tel des métronomes, bonne ambiance à bord, les compères accéléraient ensuite, enfin au portant, et en approche d'une dépression stationnaire engendrant moins de pression sur le plan d'eau. Enchaînant nombreux empannages pour se replacer, gagnant petit à petit des milles sur le chemin des Canaries, Nicolas et Eric prenaient la pôle position le 11 avril pour ne plus la lâcher durant trois jours et l'arrivée non loin de la marque obligatoire de La Palma.
C'est en deuxième position qu'ils passaient près de la terre. Remue méninges pour les concurrents de la Transat AG2R La Mondiale, les alizés, sévissant normalement à cet endroit, n'étaient pas au rendez-vous. Certains choisissaient le Nord et une route cabossée au près, d'autres plongeaient plein Sud pour espérer de longues glissages. Generali optaient pour une option intermédiaire au Sud mais à l'Ouest de ses adversaires directs. Les proches de l'orthodromie prenaient logiquement la tête.
Mais, relativement vite, les sudistes tiraient profit de leur stratégie et avançaient parfois 2 nœuds plus vite que le reste de la flotte. Nicolas et Eric trouvaient la carburation et reprenaient le leadership le 21 avril. La suite des opérations sera moins profitables aux « Generali's boys » qui devaient faire face au retour progressif de Gwénolé Gahinet / Paul Meilhat, Fabien Delahaye / Yoann Richomme qui touchaient continuellement plus de vent. A cinq jours du but, en se recalant au Sud, Nicolas et Eric perdaient leur position de leader et ne réussissaient jamais à revenir, cruel pour des marins aussi valeureux et qui, en plus, de leur sens marin hors norme, auront, à travers de nombreuses photographies envoyées, messages du bord passionnants, captivé tout le monde…
Et maintenant
Nicolas Lunven a décidé, en fin d'année dernière, de faire l'impasse sur la Solitaire du Figaro après sept éditions, une victoire au classement général, une victoire au classement bizuth. Il a donc proposé, avec son partenaire Generali, à Alain Gautier de le remplacer. Alain fera son grand retour à la course au large en Solitaire dès le 8 juin à Deauville avec une 16ème participation. Pendant ce temps, Nicolas naviguera un maximum sur d'autres supports afin de parfaire ses connaissances de coureur au large. Generali reste son sponsor titre et l'accompagnera en 2015 sur le circuit Figaro si il ne vogue pas vers de nouveaux horizons…
Eric Péron participera, quant à lui, à la Normandy Channel Race aux côtés de Jean Galfione et anime « Be One Team » en vue d'une possible participation au Vendée Globe 2016.
CALENDRIER SPORTIF 2015-2016
- 25 octobre 2015 : Transat Jacques Vabre (double)
- Décembre 2015 : Transat B to B (solitaire)
- Mai 2016 : The Transat (solitaire)
- 6 novembre 2016 : Vendée Globe (solitaire)